Feuille de route de la relance agricole : plan d’action 2016-2018

L’histoire de l’agriculture en République Centrafricaine a été marquée par des faits majeurs qui méritent d’être rappelés. Le Centre de Recherche de Boukoko était le plus grand centre de recherche agronomique en Afrique subsaharienne, avant la réforme agraire de 1970. La RCA figure parmi les premiers pays africains producteurs de coton, qui a réussi à mettre en place une structuration durable des producteurs, à travers les Groupements d’Intérêts Ruraux (GIR), qui ont contribué au développement du monde rural. Le tabac de cape centrafricain était prisé par la République de Cuba, pour sa production de cigare. L’initiative de créer la Fédération Nationale des Eleveurs Centrafricains (FNEC), en vue de la sédentarisation des éleveurs nomades, était la première du genre en Afrique subsaharienne. Mais, l’absence de vision et de politique adéquate, l’adoption d’une approche « de haut en bas », qui ne prend pas en compte les priorités des producteurs, le contexte d’instabilité quasi permanente ; ont conduit à la stagnation voire à la régression de notre agriculture. Elle est encore caractérisée par les pratiques traditionnelles de culture et d’élevage ainsi que l’utilisation de moyens rudimentaires. En conséquence, les potentialités actuelles sont sous exploitées notamment, 5% des terres cultivables mis en valeur chaque année sur 15 millions d’hectares, 56% des 16 millions d’hectares de terres de pâturage en exploitation et moins d’1% des 1,9 millions d’hectares du potentiel en aménagement hydro agricole mis en valeur.

Le Ministère Chargé du Développement du Monde Rural, convaincu que « Notre Avenir réside dans l’agriculture », entend jeter les bases de la transformation à long terme de l’agriculture centrafricaine. Partant des principaux enjeux actuels et dégageant les perspectives à moyen et long terme, la Feuille de Route se structure autour de quatre axes stratégiques, ainsi qu’il suit :

• Axe 1 : Résilience, relance durable des activités agropastorales et développement économique ;
• Axe 2 : Agriculture, un facteur de réconciliation nationale ;
• Axe 3 : Insertion professionnelle, entreprenariat des jeunes et modernisation de l’agriculture ;
• Axe 4 : Gouvernance agricole et compétitivité de l’agriculture centrafricaine au niveau régional, continental et international.